J'ai bafouillé une excuse pour lui faire faux – bond. Il a dit : « pas grave poulette*, ce n'est que partie remise, je t'adore quand même ». Le « quand-même » étant de trop, j'ai riposté « tu m'adore ? Moi le monstre, cool ! ». Ce à quoi, il a répondu un truc énigmatique :
- LUI :
« Le plus de l'affinité on l'a déjà eu quoi dire d'autre ! »
Je devais nager encore dans les vapeurs d'alcool de la veille, j'ai essayé de décoder mais en vain. Mes neurones n'arrivaient pas à se mobiliser pour jouer les Champollion du dimanche.
- MOI
« C'est grave si je ne comprends pas ce que tu me dis. Je crois qu'en mobilisant les 7 neurones que j'ai, je ne parviens pas à comprendre ton langage. Comme dit, la chanson « et si je te comprends pas, apprends moi ton langage, dis moi des phrases qui me font du bien, qui me remette a la page. »Euh, oublie les phrases qui font du bien je m'en passerais volontiers. »
- LUI :
« Je te dis, que je t'adore mais que je ne peux pas rajouter le plus si affinités »
- MOI
(Dubitative, et qui fait mine d'avoir saisi,
les élucubrations de ce cerveau malade de
trentenaire, en pleine décrépitude –
PS : si on me balance, je nierais toute responsabilité dans cette
dernière phrase)
« Ah d'accord, je n'avais pas branché mon cerveau de secours. Y' a eu comme un black out dans ma
compréhension. Mais là, je crois que c'est
bon j'ai compris ! Enfin, je crois. Encore désolée pour ce soir. »
- LUI :
« Ne t'excuse pas nous ne sommes pas encore mariés. A plus Chipie* ! »
- MOI :
« Pas encore ? Ah bon, car il est prévu que je t'épouse. Bah mince, t'aurais pu me prévenir quand même ! »
- LUI :
« Bah, voila, t'es prévenue ! »
- MOI : (je fais ma maline, mais bon, coup de stress quand même)
« Parfait, dans trois semaines rendez –vous chez le pasteur, et commence à chercher une église œcuménique, pour qu'on y célèbre notre mariage mixte ! »
-
LUI :
…
- MOI : (c'est une blague, qu'il me rassure, c'est une blague …)
« Tu serais bien ennuyé si t'étais pris au mot, avoue ! Ha ha ! (rire sadique)
- LUI :
« Pas forcément ! Haha ça calme, hein, p'tite maligne*, allez, je file punaise* ! »
Là, dessus, je me suis écrasée. J'ai rien dis, car je n'ai rien trouvé à dire. Un vieux souvenir est remonté comme un cadavre à la surface. Mon bac en poche, je l'informe de l'heureuse nouvelle, il me répond, « félicitations. Viens vivre avec moi ». J'avais pris cela, pour une blague, un moment d'égarement de sa part. Je n'ai jamais répondu. Deux semaines plus tard, alors qu'il avait réitérer sa demande de manière aussi incongrue, je mettais les voiles dans une autre ville. Jamais depuis, je n'ai évoqué cet épisode. Je rajoute donc à la liste de l'humour incompris, ou des délires névrotiques d'un soir de D, ce nouvel épisode.
* Il m'a
toujours attifé de petits noms ridicules, mais je lui accorde du fait de son ancienneté dans ma vie, et de
son statut de premier vrai amoureux. Ne vous avisez pas de le copier, je vous ferais manger vos dents.