Jeudi 28 mai 2009 à 2:51

On s’est rencontré, il y’a longtemps toi et moi. A l’époque, tu avais trente trois ans, une vie bien rangée, une maison, une femme, la pelouse à tondre, et la voiture à laver. Je suis arrivée dans ton univers, un soir d’hiver, et j’ai tout chamboulé avec mon rire de gamine.

Pendant longtemps tu n’as pas su, sur quel pied danser… J’étais sans doute trop versatile, trop fragile. Je passais du rire aux larmes, sans que tu ne saches pourquoi. Je ne mettais pas les mots sur mes maux. Tu es un cartésien, un poil terre à terre, et moi je me nourrissais de contes, et d’histoires extraordinaires.  Tu te prêtais au jeu, sans vraiment y croire, mais je savais que pour moi t’aurais décroché la lune, et des étoiles avec, si j’avais voulu.

Tu étais fasciné par la couleur de mes yeux, l’ourlé de ma bouche, et la douceur de ma peau. J’étais ce qui t’était arrivé de plus beau, mais de plus effrayant aussi.  Tu n’étais pas à l’aise avec moi. J’attendais tant de toi, que la pression était forte. Tu te demandais quel avenir pour nous deux,  et lisais  dans mes yeux, une vaste incompréhension. 

J’opinais de la tête au menton, je passais ma main dans tes cheveux, je laissais sur ta joue l’empreinte d’un baiser mouillé.

Les années ont filées et moi avec. Je t’ai ri au nez, comme on se moque d’un vieux con, et j’ai filé loin  de tes sermons. Tu n’as pas su me retenir, et je t’en ai voulu. Tu m’as laissé vivre ce que je devais sans jamais t’opposer.  Tu m’as vite expliqué, qu’il fallait faire ses propres expériences.  

Les soirs de détresse, c’est à ta cravate que je me pendais.  J’inondais souvent ta veste de mes larmes de crocodile .  Je monopolisais ta ligne téléphonique pendant des heures. J’oubliais que toi, t’avais une vie, une femme, un appartement, une voiture à laver mais plus de chien…

On a mis des années à s’apprivoiser.  Tes voyages, mon inconstance, nos non-dits, et mon insolence, ont fait qu’il fallait se redécouvrir après chaque silence. Tu sais combien je te suis reconnaissante, de m’avoir toujours soutenue quelque soit mes choix. Je sais que tu m’aime envers et contre tout, qu’importe le chemin que je décide de choisir, tu seras toujours là, au bout du chemin à faire le pitre pour me faire sourire.

Tu as cette pudeur, cette réserve, tu évite les curiosités mal placées. Tu m’écoute, me conseille sans jamais me juger, ni me faire la morale. Je te confie mes déboires amoureux, mes petits malheurs, plus aisément qu’à mes meilleurs amis.

 Alors, si on me demande aujourd’hui, qui sont mes meilleurs amis, à tous les coups, j' inclue mon père…

 

Par maviemonblaz le Lundi 22 juin 2009 à 13:01
waouhou on a fait des travaux par ici, le voilà ton nouveau blog.....
ps: et alors il a pleurniché ton papa ?
 

Ajouter un commentaire









Commentaire :








Votre adresse IP sera enregistrée pour des raisons de sécurité.
 

La discussion continue ailleurs...

Pour faire un rétrolien sur cet article :
http://maviesansmoi.cowblog.fr/trackback/2851963

 

<< Page précédente | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | Page suivante >>

Créer un podcast